Cette année encore, nos projets accompagnés par Explore ont poursuivi leurs expéditions & expérimentations autour du monde.
Des sillages tracés en faveur de L'Homme et du Vivant, de la France à l'Asie, et de la mer Méditerranée aux canaux de Patagonie. Avec leurs spécificités et leurs expertises grandissante, chaque exploration est revenue les cales pleines de découvertes et de solutions afin de sensibiliser et d’inviter chacun à adapter nos modes de vie et nos pratiques pour mieux préserver notre environnement. Tour d’horizon de cette année 2024 pour nos projets incubés !

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Captain Darwin

𝐄𝐧 𝐦𝐞𝐫 : 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐥𝐚𝐜𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐏𝐚𝐭𝐚𝐠𝐨𝐧𝐢𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐢̂𝐥𝐞𝐬 𝐆𝐚𝐥𝐚́𝐩𝐚𝐠𝐨𝐬
Cette année, l’expédition Captain Darwin a commencé en Patagonie aux côtés de la glaciologue Ines Dussaillant.
Les glaciers, véritables témoins du changement climatique, nous rappellent l’urgence d’agir face à la hausse des températures. Depuis le passage de Charles Darwin il y a 200 ans, le glacier Marinelli a pour exemple perdu 16 kilomètres cubes de glace...
Au cours de cette escale, les équipes ont pu étudier ces écosystèmes menacés, notamment celui du léopard des mers, dont la baisse de population liée à la perte de leurs habitats est un enjeu majeur pour la région.

Captain Darwin a ensuite fait route vers les Galápagos. Aux côtés de chercheurs, ils ont contribué à une étude sur les iguanes marins pour comprendre leur adaptation face au phénomène El Niño. Ce phénomène météorologique cyclique affecte l'abondance des algues - principale source d'alimentation des iguanes marins - entraînant un fort déclin dans la population et une mortalité importante.
C'est d'ailleurs avec beaucoup de fierté que Captain Darwin est devenu le premier bateau breton à mener un programme scientifique dans cette région et le second bateau français, après les expéditions de Jacques Cousteau au cours des années 1970.

𝐒𝐞𝐧𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐚𝐫𝐰𝐢𝐧𝐢𝐠𝐬 (𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭 𝐃𝐚𝐫𝐰𝐢𝐧 𝐞𝐧 𝐛𝐫𝐞𝐭𝐨𝐧)
Pendant ce temps à terre, Captain Darwin a permis de sensibiliser 40 établissements participants au programme pédagogique de l'association.
35 heures ont été consacrées à la protection de la biodiversité par l’étude et les sorties terrain. Une année d’étude qui s’est clôturée par la traditionnelle “Fête des Darwinigs” où les 400 élèves participants se sont retrouvés pour échanger et partager leurs travaux sur l'année.
En 2025, Captain Darwin se lance un nouveau défi : la création de l'Atlas des Darwinigs, un manuel visant à accompagner les éco-délégués de France - dont Victor Rault est le parrain - pour renaturaliser leur écoles, collèges ou lycées.
L’objectif ? Fournir une méthodologie applicative pour ramener la biodiversité dans les lieux d’enseignements à travers des projets concrets réalisés par les élèves.

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Low-tech Lab

𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐡𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐄𝐧𝐪𝐮𝐞̂𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐋𝐨𝐰-𝐭𝐞𝐜𝐡 𝐋𝐚𝐛 : 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐠𝐢𝐫
Le Cahier des Enquêtes est le fruit d’un travail de recherche approfondi mené sur plusieurs années auprès d’organisations low-tech.
Son objectif est de répondre à une question centrale: comment la démarche low-tech peut-elle transformer nos sociétés ?
Ce document va bien au-delà des aspects techniques en explorant l’impact des pratiques low-tech sur nos modes de production, de consommation et de vie en société. Il met à disposition des outils pratiques, des grilles d’analyse et des exemples concrets pour accompagner celles et ceux qui souhaitent agir.
Bien plus qu’une simple ressource, il invite à dépasser l’échelle individuelle pour envisager une véritable transformation collective, sociale, économique et culturelle. Un guide essentiel pour imaginer une société plus conviviale et résiliente !

𝐋𝐞 𝐖𝐞𝐞𝐤-𝐞𝐧𝐝 𝐝𝐞𝐬 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐚𝐮𝐭𝐞́𝐬 𝐥𝐨𝐰-𝐭𝐞𝐜𝐡 𝐞𝐧 𝐍𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐝𝐢𝐞
Comme chaque année, les différentes communautés low-tech de France et d'ailleurs, se sont réunies pour le Week-end des Communautés, un moment pour se retrouver et renforcer les synergies entre réseaux.
La mutualisation des ressources et des idées ont été au cœur des échanges, tandis que des moments festifs ont montré comment la convivialité peut devenir un moteur fort du changement.
Animés par une même volonté de diffuser les valeurs low-tech, les membres des communautés ont pu travailler sur plusieurs projets variés:

  • Cartographier et structurer les réseaux locaux, en créant des outils adaptés aux réalités de chaque territoire.

  • Imaginer des solutions mutualisées, des outils concrets pour accompagner les communautés à différentes échelles.

  • Explorer la rencontre entre arts et low-tech grâce au réseau ArMoDo, venu enrichir le week-end avec des performances poétiques et engagées autour des mobilités douces.

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Plastic Odyssey

𝐃𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐞𝐧𝐣𝐞𝐮 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥
Dix escales réalisées par l'équipage de Plastic Odyssey cette année !
De la Polynésie aux Philippines, en passant par l’Indonésie, chaque escale a renforcé l’ambition de transformer le plastique en une ressource et ainsi (re)donner de la valeur aux déchets.
L’odyssée de l’équipage a débuté sur l’île Henderson, connue comme l’une des plus polluées au monde. Bien que l’île soit classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa diversité et ses espèces endémiques, Henderson et ses plages paradisiaques sont pourtant frappées par la pollution. Après 2 semaines d'escales et avec l’aide des habitants de l’île Pitcairn, les équipes de Plastic Odyssey ont :

Collecté plus de 9 tonnes de plastique
Transformé 2 tonnes de déchets en meubles et matériaux utiles pour les Pitcairniens
Formé les locaux à des techniques pérennes de valorisation des déchets pour en faire une source de revenus durable

𝐅𝐨𝐜𝐮𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐨𝐜𝐚𝐥 𝐟𝐚𝐜𝐭𝐨𝐫𝐢𝐞𝐬 : 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐜𝐫𝐨-𝐮𝐬𝐢𝐧𝐞𝐬
Le déploiement des Local Factories s'est poursuivi cette année aux Philippines, en Guinée, au Togo et au Sénégal. Ces unités containerisées possèdent les machines nécessaires à la transformation des déchets plastiques en matériaux, objets ou carburant permettant :
• Le traitement entre 200 et 600 tonnes/an de déchets plastiques
• La création d’emplois pérennes
• L’autonomisation des communautés pour gérer leurs déchets
• La réduction des impacts environnementaux

𝐂𝐚𝐩 𝐬𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧
Au-delà des solutions techniques, Plastic Odyssey diffuse au plus grand nombres ces initiatives locales pour un impact global: sensibilisation auprès des scolaires, rencontres avec des entrepreneurs, créations de partenariats locaux et campagnes médiatiques rythment également le quotidien des équipes. Des actions indispensables pour alerter sur les conséquences du plastique et permettre le développement de solutions accessibles, reproductibles et durables.

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Under The Pole

En 2024, Under The Pole a marqué une nouvelle étape dans l’exploration scientifique avec le programme DEEPLIFE, reconnu comme projet officiel de la Décennie des sciences océaniques par les Nations Unies. Cette initiative ambitieuse s'intéresse à la zone mésophotique, une région encore largement méconnue des océans, située entre 30 et 200 mètres de profondeur, où la lumière décline mais où la vie foisonne.

L’année a été rythmée par deux escales majeures. En Grèce, dans les eaux des îles Fourni, l’équipe a réalisé des plongées profondes pour documenter les écosystèmes mésophotiques. Ces récifs jouent un rôle essentiel dans la résilience des océans face aux pressions anthropiques et environnementales.
En collaboration avec le CNRS et l'Institue Archipelagos, plusieurs prélèvements ont été effectué sur place : mesures, prélèvements d’échantillons, recensements visuels et acoustiques, prises de vues, etc...permettant la collecte de données sur le rôle crucial de ces écosystèmes pour le maintien de la biodiversité marine, leur connectivité et leur état de santé.

L’expédition s’est ensuite poursuivie en France, à La Ciotat.
Un enjeu central de l’expédition a été d’étudier les effets des canicules marines, un phénomène encore peu connu du grand public, mais qui exerce une pression croissante sur les écosystèmes marins. Ces périodes de chaleurs extrêmes dans les océans perturbent gravement les habitats sous-marins, provoquant la dégradation des récifs coralliens et menaçant la biodiversité. Les relevés effectués dans les deux zones étudiées ont mis en lumière les impacts de ces événements sur les récifs mésophotiques et leur capacité à servir de refuges pour des espèces vulnérables.

Ghislain Bardout, co-fondateur d’Under The Pole

Notre mission est de faire émerger une prise de conscience sur l’importance de ces zones profondes, qui restent encore largement inexplorées. Elles sont le trait d’union entre les récifs de surface, déjà gravement touchés, et les écosystèmes des grandes profondeurs.

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Les canicules marines

Le GIEC attribue 84 à 90% des canicules marines survenues entre 2006 et 2015 aux émissions de gaz à effet de serre.
Si les tendances actuelles se poursuivent, ces événements pourraient devenir 50 fois plus fréquents d’ici la fin du siècle.
Ces vagues de chaleur sous-marines poussent les organismes au-delà de leurs limites.
Coraux, laminaires et herbiers marins subissent des mortalités massives. Les poissons et cétacés migrent ou périssent, perturbant les écosystèmes. La pompe biologique à carbone, essentielle pour la séquestration du carbone, est aussi compromise.
Les impacts de ces canicules marines sur les forêts animales marines de la zone mésophotique (30-200m de profondeur) font partie intégrante du programme scientifique DEEPLIFE, actuellement en Méditerranée. Ces écosystèmes pourraient être moins affectés par ces vagues de chaleur que ceux des zones moins profondes, mais la connaissance limitée des populations profondes freine la capacité à prévoir leur réaction.

Comme le dit Lorenzo Bramanti - responsable scientifique de la mission “Voyons ce refuge temporaire comme un don des profondeurs marines, qui nous offre un délai pour comprendre ces forêts sous-marines et leurs mécanismes de résilience. »

En prévision de la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC) prévue à Nice en 2025, Under The Pole travaille à faire entendre plusieurs recommandations issues de cette mission :

  • Reconnaitre officiellement la zone mésophotique comme un écosystème à part entière et prioritaire pour la conservation.

  • Intégrer les récifs mésophotiques dans les aires marines protégées et renforcer la réglementation contre les activités humaines destructrices, comme la pêche au chalut ou l’extraction de ressources.

  • Investir dans la recherche sur les zones profondes, notamment pour mieux comprendre leur rôle dans la résilience face aux changements climatiques.

  • Développer un suivi global des canicules marines, en mobilisant les outils technologiques et les réseaux d’observation internationale.

L’équipe souhaite profiter de l’UNOC 2025 pour porter un plaidoyer auprès des décideurs politiques et des institutions internationales. Leur objectif : inscrire les écosystèmes mésophotiques comme une priorité dans les discussions globales sur la conservation des océans.

Avec DEEPLIFE, Under The Pole continue de repousser les limites de l’exploration sous-marine, tout en utilisant ses découvertes pour défendre activement la protection des océans, à la croisée de la science et de l’action politique.

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