« Cher Guirec,
Je me souviens de toi, attablé à la cantine d’Explore, notre base et incubateur de Concarneau, avec des rêves plein la tête et un sacré désir d’aventure. Tu n’avais pas encore commencé ton tour du monde, tu n’avais pas encore rencontré Monique et je me disais, au fond de moi, que tu étais joyeusement fou. Ensuite, j’ai pris plaisir à suivre tes aventures de loin, à trouver dans ton histoire des points communs avec la mienne. Il y a des valeurs qui te sont chères et qui sont identiques aux miennes. Je sais que tu préfères les vivre plutôt que les revendiquer, que tu prends davantage plaisir dans l’action. Tu fais partie de ceux qui ont les pieds sur terre, un doux paradoxe pour quelqu’un qui apprécie tant être en mer.
J’aime ce que tu construis, cette idée d’aller au bout de toi-même, cette volonté de faire corps avec les éléments, ce profond respect envers la nature qui t’anime. Tu as su modifier le rapport des jeunes générations avec la notion d’exploit et d’aventure. En somme, ce sont nos imaginaires que tu réinventes, en sachant pertinemment que la course à la vitesse et à la performance ne peut être une fin en soi.
Quand tu es venu me voir afin que l’on héberge ton projet, je ne pouvais pas vraiment dire non. Et quand tu m’as proposé de t’accompagner sur la Transat Jacques-Vabre, je t’ai répondu « oui » tout de suite. Je te vois œuvrer, progresser, batailler avec sérieux et bonne humeur. Je saisis ton envie de bien faire, ta passion, ta vision, ta volonté constante de découvrir et d’explorer. Tu es de ces marins qui apportent un vent de fraîcheur à la course au large. Et je suis un homme heureux à l’idée de participer modestement à cette belle histoire.
Amitiés iodées,
Bilou. »